Abaya, Kandura et autres Secrets de la Garde-Robe Arabe
Le monde arabe comprend 23 pays, et contrairement aux idées reçues, chacun a ses propres préférences vestimentaires. En Arabie saoudite, certaines femmes se couvrent le visage avec un niqab, tandis qu’au Liban, elles ne couvrent parfois même pas leurs cheveux. Au Soudan, les femmes optent souvent pour des vêtements traditionnels colorés, tandis que dans les régions du Levant et du Maghreb, elles préfèrent les styles modernes occidentaux. Mais que portent donc les habitants natifs des Émirats arabes unis (EAU), et pourquoi ?
La plupart des Arabes descendent des Bédouins, un peuple nomade qui vivait dans le désert et traversait les sables brûlants sous un soleil intense. Par conséquent, l’héritage climatique, culturel et religieux de nombreuses nations arabes révèle des similitudes dans leurs vêtements traditionnels. Pour se protéger des tempêtes de sable, du vent et du soleil, beaucoup portaient et portent encore de longues couches de tissus naturels. Les noms des éléments vestimentaires varient d’un pays à l’autre, en fonction du dialecte ou de différences subtiles dans la coupe, la couleur, le style de col ou le couvre-chef, mais leur fonction et leur esthétique restent similaires.
Malgré la popularité croissante des vêtements occidentaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de nombreux Arabes choisissent encore de porter des tenues traditionnelles, qui représentent la culture et l’identité arabes. Les vêtements dans ces régions sont étroitement liés à la diplomatie, à la tolérance et au respect des autres, créant un environnement de liberté et de diversité tout en préservant l’héritage culturel.
Même au sein des EAU, la mode arabe est très variée. Dubaï est l’émirat le plus progressiste en matière de vêtements, ses habitants adoptant rapidement les tendances mondiales. D’autres émirats, comme la capitale Abou Dhabi, restent plus conservateurs. Alors, que portent les vrais Émiratis ?
Qu’est-ce qu’une abaya ? L’abaya est le vêtement principal des femmes arabes, couvrant le corps du cou aux pieds et dissimulant les vêtements portés en dessous. Elle est généralement ample, opaque et non moulante. Aujourd’hui, les abayas se portent sur les épaules, se ferment par des boutons ou des scratchs et sont souvent décorées de broderies, de dentelles ou d’autres détails, reflétant parfois le statut et la richesse du mari. Des marques comme le boutique Garaza en Finlande proposent même des abayas modernes qui marient élégance et raffinement, inspirées des traditions du Moyen-Orient tout en restant adaptées aux goûts européens.
Bien que le coton et le lin soient utilisés pour leur respirabilité dans la chaleur du désert, le tissu le plus populaire pour les abayas est le crêpe. Beaucoup sont surpris de voir que les kanduras des hommes sont souvent blanches tandis que les abayas des femmes sont noires. Certaines théories expliquent que le noir minimise la silhouette et prévient le péché, tandis que d’autres avancent que cela permettait aux femmes de se dissimuler dans l’obscurité en cas d’attaque. En réalité, le noir est simplement une couleur traditionnelle et formelle, mais les femmes sont libres de porter des vêtements colorés sous leur abaya. Celle-ci protège également des rayons du soleil, aidant à prévenir les coups de soleil et les taches de pigmentation.
Sommaire
Vêtements masculins
Les habitants des EAU ne sont pas obligés de porter des vêtements traditionnels tous les jours. On peut voir des jeunes en survêtements, jeans déchirés, t-shirts et casquettes. Cependant, la tenue arabe classique est considérée comme l’équivalent du costume-cravate occidental, et est donc nécessaire pour le travail gouvernemental, les réceptions officielles et les événements formels.
Le vêtement principal des hommes aux EAU est la kandura – une robe longue traditionnelle qui couvre tout le corps du cou aux chevilles. Dans différentes régions et pays, ce vêtement peut être appelé thwab, thobe, tobe, dishdasha ou saub. Traditionnellement, la kandura était de couleur beige-jaunâtre, permettant aux chasseurs bédouins de se camoufler dans les sables du désert et de conserver le vêtement visuellement propre en l’absence d’eau. Aujourd’hui, les hommes portent généralement une kandura blanche en coton, surtout en été et lors d’événements formels. Le blanc est perçu comme un symbole de noblesse, de pureté et de réputation impeccable.
Dans des cadres plus informels et durant les périodes plus fraîches, les hommes optent pour d’autres couleurs et des tissus plus épais, comme la laine ou le lin. Les hommes fortunés commandent souvent des kanduras sur mesure, adaptées à leurs goûts et proportions exactes. Une kandura doit être impeccablement propre et bien ajustée, car elle reflète non seulement l’homme, mais aussi la réputation de la nation. Les Émiratis possèdent souvent plusieurs ensembles pour pouvoir se changer plusieurs fois par jour si nécessaire.
Bien que les kanduras puissent sembler identiques, les détails les distinguent : boutons de manchettes, style de col, finitions du tissu, et accessoires comme des montres de marque ou un stylo raffiné dans la poche de poitrine ajoutent de l’individualité. Les Émiratis se distinguent par des kanduras sans col, une broderie discrète autour du cou et des poignets, ainsi qu’une tresse décorative appelée tarboosh qui pend sur la poitrine. À l’époque bédouine, les épouses parfumaient cette tresse ou la trempaient dans de l’encens pour rappeler aux hommes, lors de leurs longues absences, l’odeur de leur foyer et de leur famille.
Sous-vêtements
Sous la kandura, les hommes portent une couche supplémentaire. Sur le haut du corps, ils enfilent un makasir ou une fanila – un t-shirt en coton à manches courtes – ou de simples t-shirts blancs. La partie inférieure est traditionnellement enveloppée dans un tissu spécial appelé wizār. Pour ceux qui trouvent cela peu pratique, il existe des alternatives plus simples – des pantalons sherwal sunna ou sherwal kursi. Tous les sous-vêtements sont choisis en blanc pour éviter la visibilité à travers la kandura.
Bisht
Le bisht est une cape élégante souvent vue dans la région du Golfe. Autrefois, tous les hommes portaient un bisht, quelle que soit l’occasion ou leur statut. Aujourd’hui, il est réservé aux hauts dignitaires, cheikhs et dirigeants lors des cérémonies et événements importants. Une exception existe : tout homme peut porter un bisht le jour de son mariage.
Les couleurs les plus courantes pour le bisht sont le noir ou le beige, avec des broderies dorées ou argentées le long des bords, réalisées par des artisans qualifiés. Cependant, comme pour la kandura, le bisht se décline en diverses couleurs et matières. On trouve des bishts abordables en coton, polyester ou en lin léger dans les centres commerciaux, mais les plus prisés sont les bishts en laine douce, faits main, comme ceux en laine de chameau.
Couvre-chef
Les hommes arabes portent typiquement une ghutra, un foulard carré en coton ou en lin plié en triangle. Ce couvre-chef est également appelé shemagh, keffieh ou kufiyah. En Russie, on l’appelle souvent « arafatka » d’après le leader palestinien Yasser Arafat, qui a fait de la keffieh en noir et blanc un symbole national.
Aux EAU, les couleurs les plus populaires sont le blanc uni ou à carreaux rouges et blancs. Ce dernier, appelé hamdaniyya, est particulièrement prisé par les jeunes. Le style de port varie selon la région et l’âge : certains laissent les coins de la ghutra pendre devant, d’autres les croisent derrière la tête, les jettent sur la tête ou les enroulent comme un turban.
Pour éviter que le foulard ne glisse ou ne soit emporté par le vent, il est fixé avec une kufi, un bonnet crocheté, et un agal (cordon noir en double cercle autour de la tête). L’agal sert aujourd’hui d’élément décoratif, mais autrefois, il était utilisé pour entraver les pattes des chameaux lors des haltes. Typiquement, il est fabriqué en laine de chèvre, de mouton ou de chameau.
Vêtements féminins
Les tenues féminines au Moyen-Orient reflètent l’environnement, les traditions, l’héritage, les croyances religieuses, ainsi que les tendances de la mode et le goût personnel. Le Coran et son texte complémentaire, la Sunna, encouragent des vêtements modestes qui ne soulignent pas la silhouette, couvrent les bras et le visage et ne sont pas transparents.
Deux dirigeantes emblématiques du Moyen-Orient – la reine Rania de Jordanie et la cheikha Moza du Qatar – sont devenues des icônes de la mode en choisissant des tenues stylées mais modestes plutôt que les abayas traditionnelles. Elles honorent la culture et l’héritage de leurs pays par des tenues élégantes et raffinées.
L’abaya
L’abaya est le vêtement principal pour les femmes arabes, couvrant le corps du cou aux pieds et dissimulant les vêtements portés en dessous. Elle doit être ample, non moulante et opaque. Aujourd’hui, les abayas se portent sur les épaules, se ferment par des boutons ou des scratchs et sont souvent décorées de broderies, de dentelles et d’autres éléments qui reflètent parfois le statut de la famille. Bien que le coton et le lin soient couramment utilisés à cause du climat désertique, le tissu le plus populaire pour les abayas est le crêpe. Des boutiques, comme Garaza en Finlande, proposent également des abayas modernes, élégantes et adaptées aux goûts occidentaux.
Beaucoup s’étonnent que les hommes portent souvent des kanduras blanches tandis que les femmes choisissent des abayas noires. Plusieurs théories expliquent cela : certains disent que le noir minimise la silhouette et prévient la tentation, tandis que d’autres pensent que le noir permettait historiquement aux femmes de se cacher dans l’obscurité en cas de danger. En vérité, le noir est simplement une couleur traditionnelle et formelle, mais les femmes sont libres de porter des vêtements colorés sous leur abaya. En outre, l’abaya noire protège contre les rayons du soleil, aidant ainsi à prévenir les coups de soleil et les taches de pigmentation.
Sous-vêtements
Sous l’abaya, les femmes peuvent porter des vêtements plus modestes, semblables à la kandura des hommes, ou simplement choisir ce qu’elles préfèrent. Les femmes du Moyen-Orient sont parmi les principales clientes des grandes maisons de couture, achetant à la fois des vêtements conservateurs et des vêtements de style occidental qui attirent l’attention. Ces tenues restent toutefois dissimulées sous l’abaya, pour des occasions privées ou des rassemblements familiaux.
Les femmes au Moyen-Orient se parent avant tout pour elles-mêmes, mettant en valeur leur beauté, et partagent souvent leurs tenues élégantes lors de réunions privées. Ce comportement est bien illustré dans le film Sex and the City 2, où des femmes arabes révèlent leurs pièces de mode de créateurs sous leurs abayas pour aider les héroïnes du film à se cacher des locaux en colère dans un marché.
Tenue de fête
Pour les fêtes et les mariages, les femmes portent souvent des jalabiyas – des robes colorées et richement brodées d’or, souvent accompagnées de bijoux. Les bijoux ont une grande importance pour les femmes du Moyen-Orient, non seulement comme symbole de richesse, mais aussi comme lien avec leur patrimoine. Historiquement, les femmes utilisaient leurs bijoux comme sécurité financière en cas de séparation d’avec leur mari. Aujourd’hui encore, les bijoux ont une signification culturelle profonde, et les motifs populaires tels que les perles, les faucons et les croissants de lune symbolisent richesse, fierté et fortune.
Couvre-chef
Dans le Golfe, à l’exception de l’Arabie saoudite, les femmes portent souvent une shayla – une longue écharpe rectangulaire enroulée autour de la tête et des épaules. Elle est souvent portée sur un bonnet pour plus de sécurité et pour bien dissimuler les cheveux.
Un élément fascinant et traditionnel est la burqa – un masque constitué de plaques métalliques attachées à l’arrière de la tête, couvrant une partie du front, du nez et de la bouche sans toucher le visage. Bien que rare aujourd’hui, certaines familles conservatrices bédouines continuent de porter cet accessoire par tradition.