Rencontre avec Alix, illustratrice Coco Frio

Je connais Alix depuis la maternelle et déjà à cette époque, elle dessinait mieux que tout le monde. Je me souviens encore des remarques impressionnées de nos maîtresses d’école. Moi, à 29 ans, je continue à dessiner des personnages avec cinq bâtons et un rond mais que voulez-vous, chacun ses talents ! Je suis très fière de l’avoir pour amie et qu’elle ait accepté de dessiner les maillots de bain Coco Frio cette année. Merci aussi à elle d’avoir pris le temps de raconter sa passion pour le dessin, qui l’accompagne depuis l’enfance. Bonne lecture !
Propos recueillis par Alizée Brimont
Bonjour Alix ! Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Alix, j’ai 29 ans, je suis originaire de Valenciennes j’habite à Lille depuis quatre ans. J’ai fait des études de commerce à Grenoble et j’ai pas mal voyagé. J’ai passé 8 mois à New-York et j’ai fait ma dernière année d’études à Barcelone, avant de revenir m’installer dans ma région natale.
Depuis, je suis responsable éditoriale dans une grosse boîte de e-commerce, et je suis à la tête d’une équipe d’une vingtaine de personnes. Je suis très épanouie, c’est un métier qui me plaît beaucoup. Il y a beaucoup d’action, parfois de la pression mais j’essaye de fédérer mes valeurs à travers ce métier et avec mon équipe. J’accorde beaucoup d’importance à l’idée de faire monter en compétences les gens qui m’entourent et à apprendre tous les jours moi-même .
Cependant c’est vrai que c’est un métier qui peut manquer de créativité, ce dont j’ai toujours eu besoin dans mon quotidien depuis petite. J’ai notamment fait du piano pendant 14 ans, j’étais d’ailleurs en classe musicale au collège. Depuis enfant, je suis très manuelle. Je faisais du tricot avec ma grand-mère, de la sculpture avec mon grand-père. Dès que je pouvais, je m’isolais un peu dans mon monde et ça passait aussi par le dessin.
Aujourd’hui, j’ai besoin de ma carrière et de dessiner pour trouver un équilibre. Je m’investis à fond dans les deux. Je suis quelqu’un qui aime vivre, apprendre, je ne me laisse jamais abattre. J’aime l’intensité, la passion et je pense qu’il faut vivre les choses à fond. Mon père m’a toujours dit : “Il y a un temps pour tout. Pour travailler, pour s’amuser et pour se consacrer à soi.” Ça me définit bien et je l’applique au quotidien.
Depuis quand dessines-tu ?
Je n’ai jamais pris de cours de dessin donc je suis vraiment autodidacte.
L’envie de dessiner m’est venue de mon grand-père, qui était artiste. Il avait un immense et magnifique atelier et je le regardais dessiner pendant des heures.
Après, mes premiers dessins, c’était Diddl ! (ndlr : j’invite les nostalgiques à cliquer sur le lien pour quelques souvenirs). Cette grosse souris que tout le monde adorait quand on était enfant. On avait des centaines de papier à lettres et j’ai commencé à essayer de recopier les dessins. C’est comme ça que j’ai appris et que je me suis exercée.
Un autre événement déterminant est arrivé plus tard au collège. Je me suis fait opérer des dents de sagesse – comme tout le monde à cette époque ! – et la mère de ma voisine m’a offert deux mangas. Ça a été une révélation. J’ai tout de suite adoré le dessin. J’ai commencé à en acheter énormément, j’avais une collection de plus de 500 mangas. Et, comme avec Diddl, je les reproduisais !
Ensuite il y a eu une autre période, celle de l’adolescence, où j’étais pleine de doutes sur moi, l’avenir, le monde… Mes dessins étaient un peu plus sombres mais ils m’ont permis de me libérer et m’exprimer. J’en ai retrouvé de cette période : je les aime encore beaucoup même si techniquement ils ne sont pas parfaits. Mais c’est génial de les revoir, c’était vraiment ce que je ressentais à l’époque, et c’était encore mieux qu’avoir un journal intime finalement.

Où puises-tu ton inspiration pour tes dessins ?
Clairement mon inspiration principale reste l’art japonais. Je suis une fan inconditionnelle du studio Ghibli. J’ai vu les films des dizaines de fois et je ne sais toujours pas comment Miyazaki a réussi à créer un univers aussi fabuleux. C’est vraiment l’atmosphère que je cherche à retranscrire.
Sinon je passe des heures sur Pinterest mais aussi sur Instagram en quête d’inspiration. En ce moment je suis à fond dans le dessin numérique, je trouve ça fou tout ce qu’on peut faire avec une tablette. Je regarde énormément de vidéos, de time lapse où les gens font leurs dessins de A à Z. J’adore regarder le chemin de création !
Et puis, de façon générale, je suis attentive à ce qui se passe autour de moi et je prends beaucoup de photos. Par exemple, si je vois un joli reflet sur une bouteille je vais le photographier pour essayer de retranscrire plus tard cette lumière dans un dessin. Je pense que si quelqu’un fouille dans mon appareil photo il ne comprendrait rien d’ailleurs, mais moi ça m’inspire !
J’ai aussi souvent des idées qui germent un peu de nul part et que j’essaye de coucher sur le papier. Parfois j’arrête en plein milieu car je trouve que ça ne mène à rien, mais souvent je persévère.
Quelles ont été tes sources d’inspirations pour dessiner la nouvelle collection Coco Frio ?
J’ai essayé de surfer un peu sur la tendance du moment, non pas car c’est la tendance mais parce que ça me plaît beaucoup : c’est-à-dire les dessins très lisses, avec des formes géométriques, qui ne rentrent pas dans les détails. J’aime jouer sur les couleurs, les ombres, aller à l’essentiel. Je trouve que ça parle à tout le monde.
Je ne voulais pas faire de visage et de ne pas caractériser le modèle, rester le plus simple possible et se focaliser sur le maillot. C’est aussi un clin d’oeil à mon grand-père qui avait l’habitude de ne jamais dessiner de visages sur ces peintures et je trouve que ça n’a jamais été un problème. On n’a pas forcément besoin d’expression pour transmettre une sensation.
Pour les dessins Coco Frio, j’ai d’abord travaillé sur les fonds. Pour les poses, je me suis inspirée de photos que j’aimais beaucoup, de modèles que je trouve magnifique. J’ai voulu retranscrire leur attitude, leur confiance. Montrer le mouvement, la vie, j’avais envie de faire comprendre que mes personnages adoraient les moments qu’ils passaient à la plage !
C’est ce que tu souhaitais transmettre à travers les dessins pour Coco Frio ?
Oui ! D’abord, l’envie d’aller à la plage, au soleil, de porter son maillot de bain et de se sentir bien. Une ambiance estivale, fraîche et acidulée, qui donne envie de changer d’air.
J’ai aussi essayé de dessiner le plus de morphologies possibles, en tâchant d’être inclusive et de représenter des modèles auxquels on pourrait s’identifier. C’est aussi pour ça que je n’ai pas fait de visages, je voulais que ça puisse parler à plus de monde, que les femmes puissent se projeter.
Et puis, s’accepter c’est aussi un des grands combats de ma vie. Je voulais montrer que peu importe ton apparence, la taille que tu fais, tu peux complètement porter un maillot de bain, te sentir belle et confiante. De toute façon, les maillots de bain Coco Frio vont à beaucoup de morphologies, donc je n’ai rien inventé !

Quel est le modèle que tu as préféré dessiner ?
J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à dessiner tous les modèles mais il y en a un que j’ai adoré faire c’est le Ischia rouge, de dos. Ce n’était pas facile de faire ressortir les cheveux bouclés du modèle car, comme je l’ai dit, il y a peu de détails et pas de contours sur mes dessins. Je voulais aussi donner du mouvement, mettre en avant ses formes.
Et je trouve que j’ai plutôt réussi ! Elle dégage quelque chose et j’étais hyper contente du résultat. Le Roma blanc je le trouvais aussi très beau. Je trouve qu’il va super bien au modèle, qu’il est classe et beau.
Chez Coco Frio, on pense qu’il est important d’être doux avec soi-même. Le dessin, pour toi, c’est une routine douceur ? Tu en as d’autres que tu aimerais partager ?
Oui, c’est clairement un échappatoire. Je peux passer trois, quatre heures à dessiner sans m’interrompre. C’est mon moment à moi, c’est génial.
Sinon, j’adore aussi les livres audio ! C’est ma mère qui m’a transmis le virus. Elle en écoutait dans sa voiture et au début je trouvais ça hyper bizarre, finalement j’adore ! D’ailleurs j’en écoute souvent en dessinant. Ça ne m’empêche pas de lire à côté mais c’est un truc que je trouve vraiment hyper apaisant.
Je dirais aussi qu’il y a les jeux vidéos. C’est carrément geek mais j’adore ça ! C’est un autre monde. Tu peux t’échapper, tu vis avec un personnage pendant quelques temps et c’est trop bien. Leur graphisme m’inspire aussi beaucoup. Je pense à Kingdom of heart ou le dernier Zelda – j’y ai rejoué à fond pendant le confinement ! – il y a des paysages incroyables.
Après, je suis du Nord, et clairement je ne dis jamais non à une bière pression ! Mais j’ai aussi besoin d’être en solitaire parfois.
Et enfin, quel est le modèle que tu aimes le plus chez Coco Frio ?
Sans hésitations le Roma rouge ! Déjà c’est ma couleur préférée et de loin, ensuite parce que j’adore ce côté asymétrique, il est hyper original, il maintient super bien. Quand je l’ai essayé, j’ai sauté partout pour voir s’il maintenait bien et je confirme qu’il est incroyable.
Je ne suis pas forcément très confiante avec ma morphologie et avec lui je me sens vraiment sexy, belle, prête à affronter les regards. Surtout que personnellement, à la plage, je ne tiens pas en place. Si je trouve un ponton ou un rocher je passe mon temps à plonger et à remonter dessus pour recommencer donc si tu n’as pas le maillot de bain confortable avec, c’est plutôt galère. C’est vraiment mon coup de coeur de la saison !

Vous pouvez retrouver les dessins d’Alix sur son compte Instagram.