La fashion Revolution est en marche.

Du 20 au 27 avril 2020 aura lieu la Fashion Revolution week et la campagne #whomademyclothes. Celle-ci est organisée par l’association Fashion Revolution, déterminée à promouvoir une mode responsable en dénonçant les dérives de la fast-fashion et notamment des conditions de fabrication. La création de Fashion Revolution date de 2013, au lendemain de l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble au Bangladesh qui abritait plusieurs ateliers de grands groupes de prêt-à-porter. Une catastrophe qui a causé la mort de milliers de travailleur-se-s. Elle a cependant eu le mérite de mettre en lumière les conditions de travail dramatiques des hommes et femmes créant les vêtements que nous portons au quotidien. 

Le temps de la réflexion.

À l’heure d’écrire ces lignes, la planète se trouve dans un contexte de pandémie inédit et complètement surréaliste. Nous sommes actuellement plus de 2 milliards de personnes confinées chez nous. L’heure est à la stupéfaction et au questionnement : comment en sommes-nous arrivé-e-s là ? Cette question engendre une multitude de réponses qui ne peuvent se résumer facilement. Nous ne pouvons mettre hors de cause l’impact que nous avons sur notre environnement, nos modes de vie et de consommation. 

Ces deux actualités sont donc l’occasion de questionner nos habitudes quotidiennes. Cela passe bien sûr par le prêt-à-porter et la mode, dont la production et la consommation sont tout sauf raisonnables, notamment en ce qui concerne la fast-fashion. Pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, doit-on se tourner vers une mode responsable et éthique ?

L’impact de la fast fashion.

Ça chauffe !

Sur le podium des entreprises qui contribuent le plus au réchauffement climatique trône l’industrie de la mode. Avec en moyenne 1,2 milliards de tonnes de CO2 émis chaque année, elle représente environ 2% des émissions globales de gaz à effets de serre. À elle toute seule c’est plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. En continuant ainsi, l’industrie pourrait émettre 26% des gaz à effet de serre en 2050. 

Des matières gourmandes en énergies non-renouvelables.

Quelles sont les raisons de cet impact ? Tout d’abord, produire des vêtements demande énormément de ressources et d’énergie non-renouvelables. Du pétrole pour les fibres synthétiques, de l’eau pour les matières végétales ou animales. Le polyester, par exemple, est la matière première la plus fabriquée dans le monde. Il suffit de regarder les étiquettes de nos vêtements : il y en a partout. Le polyester provient du pétrole et, à chaque lavage, il relâche des microfibres plastiques, continuant ainsi de polluer au cours de sa (souvent courte) existence.

Ces microfibres finissent dans les océans qui en récoltent ainsi environ 500 000 tonnes chaque année, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles plastiques. De quoi faire froid dans le dos. Si l’on s’éloigne des fibres synthétiques pour se tourner vers les matières végétales, le coton arrive en tête des matières les plus utilisées. Sa culture, lorsqu’elle n’est pas biologique, a besoin d’une quantité colossale de pesticides et d’eau. À titre d’exemple, la fabrication d’un jean nécessite 10 000 L d’eau. 

Made in far far away.

La pollution engendrée par le prêt-à-porter ne s’arrête pas à sa fabrication. À cela s’ajoute le transport pour faire venir les vêtements, qui sont le plus souvent produits dans des pays lointains par une main d’oeuvre au prix dérisoire. Utile lorsqu’il s’agit de faire vendre des t-shirts à 5€. C’est ainsi que des milliers de vêtements sont transportés sur de très longs trajets, par voie aérienne et voie maritime. 

Se tourner vers une mode responsable.

Vous l’aurez compris et inutile de continuer à dérouler des chiffres plus anxiogènes les uns que les autres :  l’industrie du prêt-à-porter, et la fast-fashion particulièrement, ont un impact extrêmement négatif sur notre environnement. Cette prise de conscience en tête, les consommateurs cherchent de plus en plus à se tourner vers une mode responsable et éthique. 

Des matières eco-friendly.

Mais qu’entend-on lorsqu’on parle de mode responsable ? En premier lieu, il s’agit de concevoir des vêtements de manière raisonnée et raisonnable. C’est-à-dire avec des matières qui polluent le moins possible. Le lin, le chanvre ou encore le tencel (ou lyocell), une fibre textile créée à partir de pulpe de bois et de solvants non-toxiques, sont d’excellentes alternatives. La culture du coton bio nécessite beaucoup moins d’eau, et se fait sans pesticides extrêmement toxiques.

Des conditions de fabrication éthiques. 

L’éco-conception implique également une fabrication respectueuse de la main d’oeuvre. Cela sous-entend qu’elle doit être en âge de travailler et payée de manière juste et équitable. Nous avons malheureusement été habitués à acheter des vêtements aux prix les plus concurrentiels les uns que les autres. Proposer des tarifs extrêmement bas, c’est possible lorsqu’on rémunère les personnes fabriquant les vêtements pour quelques centimes par heure. Celles-ci sont de plus exposées à des conditions d’activité dangereuses. Que ce soit dans leur environnement de travail, comme en témoigne la catastrophe du Rena Plaza, ou parce qu’ils manipulent des substances très toxiques, notamment les produits de teinte. 

La mode responsable, une ruine ? 

Quels sont les freins alors qui nous empêchent de nous tourner vers une mode responsable ? Sans doute le prix dans un premier temps. Nous sommes habitués à acheter des vêtements en masse à un prix dérisoire. Il nous semble donc aberrant d’investir davantage d’argent dans une pièce en particulier alors qu’il serait possible d’acheter pour ce tarif deux fois plus d’articles ailleurs.

Malheureusement, ce raisonnement implique d’acheter des habits qui ont été conçus dans des conditions déplorables voire inhumaines. Il entretient également une consommation effrénée et une lassitude précoce pour notre garde-robe. 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde, la production a doublé entre 2000 et 2014. On en achète deux fois plus qu’il y a 15 ans mais on les garde beaucoup moins longtemps. Il est bien sûr plus difficile de résister à la tentation d’acheter lorsque de nombreuses marques nous proposent des nouveautés presque chaque semaine. 

Réfléchir avant d’acheter.

L’enjeu déterminant pour pouvoir s’habiller de manière responsable est de réfléchir avant d’investir et de ne pas céder à l’achat compulsif. Ai-je vraiment besoin de cette pièce ? Vais-je la porter régulièrement ? Ai-je des articles similaires ? Ce n’est pas un mythe : consommer moins, c’est consommer mieux. C’est ne plus être perdu-e le matin devant une armoire pleine à craquer et le sentiment de n’avoir absolument rien à se mettre. C’est ne plus oublier un article roulé en boule au fond de notre placard. Cette habitude de moins consommer permet donc d’acheter plus facilement une pièce qu’on adore mais qui nous semblait à l’origine hors de notre budget. Acheter plus cher, mais acheter moins nous fait finalement faire des économies et efface peu à peu ce sentiment de “jamais assez”. 

Une démarche eco-responsable parfaite ?

Il n’y a pas d’attitude irréprochable, surtout lorsqu’on est à l’origine d’une marque de prêt-à-porter ou, comme dans le cas de Coco Frio, d’une marque de maillots de bain. À partir du moment où on produit quelque chose, on pollue. Toutefois, Coco Frio a toujours été pensée de la manière la plus raisonnable et responsable possible. 

Tout d’abord en utilisant depuis le début de l’aventure l’ECONYL® pour fabriquer nos maillots de bain. Cette fibre textile créée à partir de filets de pêches récoltés dans les océans est 80% moins polluante qu’une fibre ordinaire produite à partir du pétrole. De plus tous nos tissus ont la certification OEKO-TEX®, ce qui signifie qu’ils ont été contrôlés à chaque étape du traitement : matières premières, fils, teinture. Ils ne contiennent pas de produits chimiques nocifs pour la santé. 

Il nous tient également à coeur de produire en Europe : l’Italie et le Portugal notamment. Coco Frio ne propose qu’une seule collection par an et ne produit pas un nombre déraisonnable de pièces. Nous évitons ainsi de nous retrouver avec des stocks sur les bras impossibles à écouler. Enfin, nous nous réinventons au quotidien pour optimiser toute notre création, notamment en fabriquant d’autres objets avec nos chutes de tissu, des pochettes pour la plage par exemple.  

Conclusion.

Passer du jour au lendemain d’une consommation importante de vêtements à une attitude irréprochable est difficilement envisageable. Mais commencer à réfléchir à sa consommation, à ses habitudes et ses besoins, c’est déjà un premier pas. La Fashion Revolution Week est le moment idéal pour réfléchir à l’origine et à l’impact de nos habits. Et tant qu’à vivre le confinement encore quelques semaines, autant prendre une journée pour faire un gros tri dans son armoire. Ce qui nous permettra ainsi de repartir du bon pied une fois que nous pourrons de nouveau sortir à l’air libre.

Plus d’informations sur la mode responsable.

Le site de Fashion Revolution.

Le podcast « Nouveau modèle » créé par Chloé Cohen met à l’honneur des créateurs ou entrepreneurs à la démarche eco-responsable. Gwendoline, la fondatrice de Coco Frio  a participé à un épisode. C’est à retrouver ici

L’article « La mode sans dessus dessous » du site « Qu’est ce qu’on fait ? » d’où nous tirons nos sources.

Pour lire tous les engagements responsables de Coco Frio cliquez ici.

 

Par Alizée Brimont.